Le corail construit son squelette en aragonite, à partir des minéraux naturellement présents dans l’eau. Cette structure est très solide et plus résistante que le béton, dont la fabrication nécessite beaucoup d’énergie et génère 1 t de CO2 par tonne de produits.
Une start-up californienne a mis au point un « béton verre » en utilisant la technique du corail, la biominéralisation.
Le corail est également cultivé pour être utilisé comme greffe osseuse.
Le CSIRO (organisme de recherche australien) utilise même ses molécules pour fabriquer une nouvelle crème solaire, dont la commercialisation est imminente.(1)
Un certain nombre d'entreprises ont donc déjà pris en compte l’existence chez les êtres vivants de caractéristiques biologiques utilisables pour le développement de nombreux produits ou médicaments : elles pratiquent le biomimétisme et la bio-innovation.
Elles s'intéressent maintenant aux principes que le vivant a développés pour s'approprier des schémas de développement et de management à la fois performants et vertueux. Elles pratiquent la bio-inspiration et deviennent bio-animées.
(1) François Letourneux et Nathalie Fontrel - Chroniques du vivant –Buchet Chastel
Nous découvrons aujourd'hui que la nature a également élaboré des schémas de développement performants, durables et capables de s’adapter en permanence à un environnement en mutation.
Elle peut donc aussi être inspirante par ses modes d’organisation et de fonctionnement systémiques et interconnectés.
Ces modes sont d’excellents exemples pour des entreprises à la recherche d’une organisation à la fois pérenne et agile.
Cette transposition de la nature au service du fonctionnement des sociétés humaines et, singulièrement, des entreprises, se fonde sur la bio-inspiration. Cette dynamique nouvelle est en passe de créer le futur de nombre de nos modèles de fonctionnement, un futur vertueux fondé sur une approche responsable et durable, capable d’engendrer une performance pérenne. Elle engendrera un nombre croissant d'entreprises bio-animées.
La nature a agi comme un laboratoire d’innovations et d’expérimentations pour finalement sélectionner les modes adaptatifs les plus efficients au sein d’un écosystème donné.
Nous avons recherché ceux qui, par leurs caractéristiques et leurs apports, pouvaient servir de modèles aux organisations complexes que sont les organisations d’entreprise.
Nous en avons décrypté la logique et la pertinence afin de dégager les clefs de leur transposition au sein de l’entreprise.
La bio-inspiration au service du management général de l’entreprise puise dans deux principales banques de données du vivant :
Rechercher une performance bio-animée n’est pas épouser un nouveau dogme d’organisation. C’est au contraire puiser dans une source aussi multiple que peut l’être le vivant pour y quérir expérience et idées. Car l’une des caractéristiques de la nature est sa diversité : il n’existe aucune forme, couleur, matière ou organisation qui serve de maître étalon. Cependant, l’équilibre et la dynamique du vivant présentent un certain nombre de schémas vertueux qu’il est possible d’isoler pour les intégrer.
Rechercher une performance bio-inspirée, c’est apprendre des organisations vivantes et comprendre les raisons de leur efficience, de leur résilience et de leur adaptabilité.
La bio-animation n’est donc pas un modèle, mais un métamodèle.
Rechercher une gestion bio-animée, c’est asseoir sa performance et son management sur des fondamentaux robustes, riches de sens et garants d’agilité.
Les applications de la bio-animation s’étendent à tous les domaines de la gestion et du management de l’entreprise.
Une entreprise de taille intermédiaire dans le secteur industriel envisage un nouveau développement et a besoin de compétences nouvelles.
Plutôt que d’avoir recours en interne à la création de nouvelles activités et d’investir son énergie dans le recrutement et le management des nombreux talents, souvent atypiques, dont elle a besoin, elle détecte quelques jeunes pousses technologiques prometteuses et leur propose une collaboration.
Elle fait ainsi le choix d’adosser une partie de son développement à plusieurs start up dont les innovations épousent ses besoins . Elle conclut avec ces entreprises un accord de partenariat dans le cadre d’un codéveloppement de technologie et d’une co commercialisation de produits.
Cette entreprise a mis en œuvre l'une des applications possibles du principe de coopération qui préside au développement de nombreux êtres vivants. Elle a créé un nouvel écosystème au sein duquel l’évolution et la croissance de chacun des partenaires sont ainsi garanties par les apports mutuels et la cross fertilisation qui en résulte.